sábado, 23 de mayo de 2009

Stendhal: Nota biográfica sobre el señor Beyle

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NOTICE SUR M. BEYLE ÉCRITE PAR LUI-MÊME



Dimanche, 30 avril 1837.
Paris (hôtel Favart) .


Il pleut à verse.


Je me souviens que Jules Janin me disait :
- Ah ! quel bel article nous ferions sur vous si vous étiez mort !


Afin d'échapper aux phrases, j'ai la fantaisie de faire moi-même cet article.


Ne lisez ceci qu'après la mort de...


Beyle (Henri), né à Grenoble le 23 janvier 1783, mort à ... le ... . Ses parents avaient de l'aisance et appartenaient à la haute bourgeoisie. Son père, avocat au Parlement du Dauphiné, prenait le titre de noble dans les actes. Son grand-père était un médecin, homme d'esprit, ami ou du moins adorateur de Voltaire. M. Gagnon, c'était son nom, était le plus galant homme du monde, fort considéré à Grenoble, et à la tête de tous les projets d'amélioration. Le jeune Beyle vit couler le premier sang versé dans la Révolution française, lors de la fameuse journée des Tuiles (17...). Le peuple se révoltait contre le gouvernement, et du haut des toits lançait des tuiles sur les soldats. Les parents du jeune B... étaient dévots et devinrent des aristocrates ardents, et lui patriote exagéré. Sa mère, femme d'esprit qui lisait le Dante, mourut fort jeune. M. Gagnon, inconsolable de la perte de cette fille chérie, se chargea de l'éducation de son seul fils. La famille avait des sentiments d'honneur et de fierté exagérés, elle communiqua cette façon de sentir au jeune homme. Parler d'argent, nommer même ce métal passait pour une bassesse, chez M. Gagnon, qui pouvait avoir 8 à 9 mille livres de rente, ce qui constituait un homme riche à Grenoble en 1789.


Le jeune Beyle prit cette ville dans une horreur qui dura jusqu'à sa mort ; c'est là qu'il a appris à connaître les hommes et leurs bassesses. Il désirait passionnément aller à Paris et y vivre en faisant des livres et des comédies. Son père lui déclara qu'il ne voulait pas la perte de ses moeurs et qu'il ne verrait Paris qu'à 30 ans.


De 1796 à 1799, le jeune Beyle ne s'occupa que de mathématiques, il espérait entrer à l'École polytechnique, et voir Paris. En 1799, il remporta le premier prix de mathématiques à l'École centrale (M. Dupuy, professeur) ; les 8 élèves qui remportèrent le second prix furent admis à l'École polytechnique deux mois après. Le parti aristocrate attendait les Russes à Grenoble, ils s'écriaient :


O Rus, quando ego te aspiciam !


L'examinateur Louis Monge ne vint pas cette année. Tout allait à la diable à Paris.


Tous ces jeunes gens partirent pour Paris afin de subir leur examen à l'école même ; Beyle arriva à Paris le 10 novembre 1799, le lendemain du 18 brumaire, Napoléon venait de s'emparer du pouvoir. Beyle était recommandé à M. Daru, ancien secrétaire général de l'Intendance du Languedoc, homme grave et très ferme. Beyle lui déclara avec une force de caractère singulière pour son âge, qu'il ne voulait pas entrer à l'École polytechnique.


On fit l'expédition de Marengo, Beyle y fut, et M. Daru (depuis ministre de l'Empereur) le fit nommer sous-lieutenant au 6e régiment de dragons, en mai 1800. Il servit quelques temps, comme simple dragon. Il devint amoureux de Mme A. (Angela Pietragrua).


Il passait son temps à Milan. Ce fut le plus beau temps de sa vie, il adorait la musique, la gloire littéraire, et estimait fort l'art de donner un bon coup de sabre. Il fut blessé au pied d'un coup de pointe dans un duel. Il fut aide de camp du lieutenant-général Michaud ; il se distingua, il a un beau certificat de ce général (entre les mains de M. Colomb, ami intime dudit). Il était le plus heureux et probablement le plus fou des hommes, lorsque à la paix, le ministre de la Guerre ordonna que tous les aides de camp sous-lieutenants rentreraient à leur corps. Beyle rejoignit le 6e régiment à Savigliano en Piémont. Il fut malade d'ennui, puis blessé, obtint un congé, vint à Grenoble, fut amoureux, et, sans rien dire au ministre, suivit à Paris Mlle V.... qu'il aimait. Le ministre se fâcha, B... donna sa démission, ce qui le brouilla avec M. Daru. Son père voulut le prendre par la famine.


B... ., plus fou que jamais, se mit à étudier pour devenir un grand homme. Il voyait une fois tous les quinze jours Mme A..., le reste du temps, il vivait seul. Sa vie se passa ainsi de 1803 à 1806, ne faisant confidence à personne de ses projets, et détestant la tyrannie de l'Empereur qui volait la liberté à la France. M. Mante, ancien élève de l'École polytechnique, ami de Beyle, l'engagea dans une sorte de conspiration en faveur de Moreau (1804). Beyle travaillait douze heures par jour, il lisait Montaigne, Shakespeare, Montesquieu, et écrivait le jugement qu'il en portait. Je ne sais pourquoi il détestait et méprisait les littérateurs célèbres, en 1804, qu'il entrevoyait chez M. Daru. Beyle fut présenté à M. l'abbé Delille. Beyle méprisait Voltaire qu'il trouvait puéril, Mme de Staël qui lui semblait emphatique, Bossuet qui lui semblait de la blague sérieuse ; il adorait les fables de La Fontaine, Corneille et Montesquieu.


En 1804, Beyle devint amoureux de Mlle Mélanie Guilbert (Mme de Baskoff) et la suivit à Marseille, après s'être brouillé avec Mad... qu'il a tant aimée depuis. Ce fut une vraie passion. Mlle M. G... ayant quitté le théâtre de Marseille, Beyle revint à Paris ; son père commençait à se ruiner et lui envoyait fort peu d'argent. Martial Daru, sous-inspecteur aux Revues, engagea Beyle à le suivre à l'armée, Beyle fut extrêmement contrarié et quitta les études.


Le 14 ou 15 octobre 1806, Beyle vit la bataille d'Iéna, le 26 il vit Napoléon entrer à Berlin. Beyle alla à Brunswick, en qualité d'élève commissaire des guerres. En 1808 il commença au petit palais de Richemont (à 10 minutes de Brunswick) qu'il habitait en sa qualité d'intendant, une histoire de la guerre de la succession en Espagne. En 1809, il fit la campagne de Vienne, toujours comme élève commissaire des guerres, il y eut une maladie et y devint fort amoureux d'une femme aimable et bonne, ou plutôt excellente, avec laquelle il avait eu des relations autrefois.


B... fut nommé auditeur au Conseil d'État et inspecteur du mobilier de la couronne par la faveur du comte Daru. Il fit la campagne de Russie et se distingua par son sang-froid ; il apprit au retour que cette retraite avait été une chose terrible. Cinq cent cinquante mille hommes passèrent le Niemen ; cinquante mille, peut-être vingt-cinq mille le repassèrent.


B... fit la campagne de Lutzen et fut intendant à Sagan en Silésie, sur le Bobr. L'excès de la fatigue lui donna une fièvre qui faillit finir le drame et que Gall guérit très bien à Paris. En 1813, B... fut envoyé dans la septième division militaire avec un sénateur imbécile. Napoléon expliqua longuement à B... ce qu'il fallait faire.


Le jour où les Bourbons rentrèrent à Paris, B... eut l'esprit de comprendre qu'il n'y avait plus en France que de l'humiliation pour qui avait été à Moscou. Mme Beugnot lui offrit la place de directeur de l'approvisionnement de Paris. Il refusa pour aller s'établir à Milan. L'horreur qu'il avait pour les Bourbons l'emportant sur l'amour, il crut entrevoir de la hauteur à son égard dans Mme A... Il serait ridicule de raconter toutes les péripéties, comme disent les Italiens, qu'il dut à cette passion. Il fit imprimer La Vie de Haydn, Rome, Naples et Florence en 1817, enfin L'Histoire de la Peinture. En 1817, il revint à Paris qui lui fit horreur ; il alla voir Londres et revint à Milan.


En 1821, il perdit son père qui avait négligé ses affaires (à Claix) pour faire celles des Bourbons (en qualité d'adjoint au maire de Grenoble) et s'était entièrement ruiné. En 1815, B... avait fait dire à son fils (par M. Félix Faure) qu'il lui laisserait 10 000 francs de rente, il lui en laissa 3 000 de capital. Par bonheur, B... avait 1 000 francs de rente, provenant de la dot de sa mère (Mlle Henriette Gagnon, morte à Grenoble vers 1790, et qu'il a toujours adorée et regrettée). À Milan, B... avait écrit au crayon l'Amour.


B... malheureux de toutes façons, revint à Paris en juillet 1821, il songeait sérieusement à en finir lorsqu'il crut voir que Mme de C... avait des yeux pour lui. Il ne voulait pas se rembarquer sur cette mer orageuse, il se jeta à corps perdu dans la querelle des romantiques, il fit imprimer Racine et Shakespeare, la Vie de Rossini, les Promenades dans Rome, etc. Il fit deux voyages en Italie, alla un peu en Espagne jusqu'à Barcelone. La campagne d'Espagne ne permettait pas de passer plus loin.


Pendant qu'il était en Angleterre (en septembre 1826), il fut abandonné de cette dernière maîtresse C... ; elle aimait pendant six mois, elle l'avait aimé pendant deux ans. Il fut fort malheureux et retourna en Italie.


En 1829, il aima G... et passa la nuit chez elle, pour la garder, le 29 juillet. Il vit la révolution de 1830 de dessous les colonnes du Théâtre-Français. Les Suisses étaient au-dessous du chapelier Moizan. En septembre 1830, il fut nommé consul à Trieste ; M. de Metternich était en colère à cause de Rome, Naples et Florence, il refusa l'exequatur. B... fut nommé consul à Civitavecchia. Il passait la moitié de l'année à Rome, il y perdait son temps, littérairement parlant, il y fit le Chasseur vert et rassembla des nouvelles telles que Vittorio Accoramboni, Beatrix Cenci, etc... 8 ou 10 volumes in-folio.


En mai 1836, il revint à Paris par un congé de M. Thiers qui imite les boutades de Napoléon... B... arrangea la Vie de Nap... du 9 novembre 1836, à juin 1837...


(Je n'ai pas relu les pages qui précèdent, écrites de 4 à 6 ; le dimanche 30 avril, pluie abominable, à l'hôtel Favart, place des Italiens à Paris).


B... a fait son épitaphe en 1821.






Qui giace
Arrigo Beyle Milanese,
Visse, scrisse, amò
Se n'andiede di anni...
Nell 18...




Il aima Cimarosa, Shakespeare, Mozart, Le Corrège. Il aima passionnément V... M... A... Ange, M... C..., et quoiqu'il ne fût rien moins que beau, il fut aimé beaucoup de quatre ou cinq de ces lettres initiales.


Il respecta un seul homme : NAPOLÉON.


Fin de cette notice non relue (afin de ne pas mentir).


[Au verso du dernier feuillet]
Notice sur Henry Beyle, à lire après sa mort, non avant.







NOTA BIOGRÁFICA SOBRE EL SR. BEYLE ESCRITA POR ÉL MISMO



Domingo 30 de abril de 1837.
París (Hotel Favart) .




Llueve a cántaros.


Me acuerdo que Jules Janin me decía :
- ¡Ah, qué hermoso artículo escribiríamoss sobre Ud. si estuviese Ud. muerto !


Para evitar las frases, tengo la fantasía de hacer yo mismo ese artículo.


No lean esto hasta después de la muerte de...


Beyle (Henri), nacido en Grenoble el 23 de enero de 1783, muerto en ... el ... . Su familia tenía una buena posición y pertenecía a la alta burguesía. Su padre, abogado en el Parlamento del Delfinado, se daba en las actas título de noble. Su abuelo, hombre inteligente, era médico, amigo o al menos adorador de Voltaire. M. Gagnon, tal era su nombre, era el hombre mejor educado del mundo, gozaba de gran consideración en Grenoble, y se encontraba a la cabeza de cuanto proyecto de mejora existiese. El joven Beyle vio correr la primera sangre vertida en la Revolución Francesa, en las famosas jornadas de las Tejas (17...). El pueblo se levantaba en contra del Gobierno, y desde los techos arrojaba tejas sobre las cabezas de los soldados. La familia del joven B... era devota y se volvió ardientemente aristocrática; y él, patriota exagerado. Su madre, mujer inteligente que leía al Dante, murió muy joven. M. Gagnon, sin poder consolarse de la pérdida de esa hija querida, se encargó de la educación del único hijo que ella dejaba. La familia tenía sentimientos de honor y de orgullo exagerados, y le comunicó esa manera de sentir al muchacho. Hablar de dinero, nombrar, incluso, ese vil metal era visto como una bajeza en la casa de M. Gagnon, quien debía tener entre ocho y nueve mil livras de renta, lo que hacía rico a un hombre de Grenoble en 1789.


El joven Beyle le tomó a esa ciudad un horror que duró hasta su muerte; fue allí adonde aprendió a conocer a los hombres y sus bajezas. Deseaba apasionadamente ir a vivir a París y vivir allí haciendo libros y comedias. Su padre le declaró que no quería que se echase a perder y que, hasta los treinta años, no vería París.


Entre 1796 y 1799, el joven Beyle se ocupo sólo de matemática: esperaba poder entrar en la Escuela Politécnica, y ver París. En 1799, ganó el primer premio de matemática de la Escuela Central (M. Dupuy, profesor); los ocho alumnos que obtuvieron el segundo premio fueron admitidos en la Escuela Politécnica de París dos meses después. El partido aristocrático esperaba la llegada de los rusos a Grenoble, y exclamaba:


¡O Rus, quando ego te aspiciam!


Louis Monge, el examinador, no vino ese año. En París todo estaba en desorden.


Al final, todos esos muchachos se fueron a París para pasar el examen en la Escuela misma; Beyle llegó a París el 10 de noviembre de 1799, al día siguiente del 18 de Brumario; Napoleón acababa de hacerse con el poder. Beyle había sido recomendado a M. Daru, ex secretario general de la Intendencia del Languedoc, hombre serio y muy firme. Beyle le declaró, con una fuerza de caracter singular para sus años, que no quería entrar en la Escuela Politécnica.


Se llevó a cabo la expedición de Marengo, Beyle estuvo en ella, y M. Daru (ministro, más tarde, del Emperador) lo hizo nombrar subteniente en el sexto regimiento de dragones, en mayo de 1800. Durante un tiempo, prestó servicio como simple dragón. Se enamoró de Madame A. (Angela Pietragrua).


Pasaba su tiempo en Milán. Fue la época más bella de su vida; adoraba la música, la gloria literaria, y estimaba en mucho el arte de dar una buena estocada. Es así como fue herido en un pie durante un duelo. Fue edecán del teniente general Michaud; se distinguió, obtuvo de ese general un hermoso certificado (entre las manos de M. Colomb, amigo íntimo del susodicho). Era el más feliz y, probablemente, el más loco de los hombres, cuando una vez obtenida la paz, el Ministro de Guerra ordenó que todos los edecanes subtenientes regresasen al cuerpo de ejército correspondiente. Beyle se unió con el sexto regimiento en Savigliano, en el Piemonte. Se enfermó de aburrimiento; luego, herido, obtuvo una licencia, vino a Grenoble, se enamoró y, sin decirle nada al ministro, siguió hasta París a Mademoiselle V... a la que amaba por entonces. El ministro se enojó, B... presentó su dimisión, lo que lo enemistó con M. Daru. Su padre quiso domarlo por medio del hambre.


B..., más loco que nunca, se puso a estudiar a fin de volverse un gran hombre. Una vez cada quince días veía a Madame A..., el resto del tiempo, vivía solo. Así fue su vida entre 1803 y 1806, sin confiarle a nadie sus proyectos, y detestando la tiranía del Emperador que le robaba la libertad a Francia. M. Mante, ex alumno de la Escuela Politécnica, amigo de Beyle, lo comprometió en una especie de conspiración en favor de Moreau (1804). Beyle trabajaba doce horas por día, leía a Montaigne, a Shakespeare, a Montesquieu, y escribía lo que pensaba. No sé por qué detestaba y menospreciaba a los literatos célebres en 1804, con los que se cruzaba en la casa de M. Daru. Beyle fue presentado al señor abate Delille. Beyle menospreciaba a Voltaire al que encontraba pueril, a Mme de Staël que le parecía enfática, a Bossuet que le parecía un conjunto de bromas severas; adoraba las fábulas de La Fontaine, a Corneille y a Montesquieu.


En 1804, Beyle se enamoró de Mademoiselle Mélanie Guilbert (Madame de Baskoff) y la siguió hasta Marsella, luego de haber roto con Mad... a la que después amó tanto. Fue una auténtica pasión. Como Mademoiselle M. G... había abandonado Marseille, Beyle regresó a París; su padre comenzaba a arruinarse y le enviaba muy poco dinero. Martial Daru, subinspector de Revistas militares, instó a Beyle a seguirlo al ejército, Beyle se sintió en extremo molesto y abandonó sus estudios.


El 14 o el 15 de octubre de 1806, Beyle vio la batalla de Iena, el 26 vio entrar a Napoleón en Berlín. Beyle fue a Brunswick, en calidad de alumno comisario de guerras. En 1808 comenzó en el pequeño palacio de Richemont (a 10 minutos de Brunswick) en donde vivía gracias a su calidad de intendente, una historia de la guerra de la sucesión de España. En 1809, hizo la campaña de Viena, siempre en tanto que alumno comisario de guerras; allí se enfermó y se enamoró apasionadamente de una mujer amable y buena, o más bien excelente, con la cual había estado en relaciones tiempo atrás.


B... fue nombrado auditor en el Consejo de Estado e inspector del mobiliario de la Corona gracias a la protección del conde Daru. Hizo la campaña de Rusia y se distinguió por su sangre fría; a su regreso, se enteró de que esa retirada había sido algo horrible. Ciento cincuenta mil hombres atravesaron el Niemen; cincuenta mil, quizás veinticinco mil, volvieron a cruzarlo.


B... hizo la campaña de Lutzen y fue intendente de Sagán en Silesia, a orillas del Bobr. El exceso de fatiga le originó una fiebre que estuvo a punto de terminar el drama y que Gall curó rápidamente en París. En 1813, B... fue enviado a la séptima división militar junto con un senador imbécil. Napoleón le explicó largamente a B... lo que había que hacer.


El día en que los Borbones volvieron a entrar en París, B... tuvo la suficiente inteligencia para darse cuenta de que en Francia no habría más que humillación para alguien que había estado en Moscú. Madame Beugnot le ofreció el puesto de director de aprovisionamiento de París. Lo rechazó para ir a establecerse en Milán. El horror que sentía por los Borbones era más fuerte que el amor, y B. creyó percibir en Madame A. cierta actitud distante... Sería ridículo contar todas las peripecias, como dicen los italianos, que se originaron en esa pasión. Hizo imprimir La Vida de Haydn, Roma, Nápoles y Florencia en 1817, por fin La Historia de la Pintura. En 1817, volvió a París que le produjo horror; fue a ver Londres y se volvió a Milán.


En 1821, perdió a su padre que se había despreocupado de sus asuntos (en Claix) para atender los de los Borbones (en calidad de adjunto del alcalde de Grenoble) y se había arruinado por completo. En 1815, B... le había hecho decir a su hijo (con M. Félix Faure) que le dejaría 10 000 francos de renta, le dejó 3 000 de capital. Por suerte, B... tenía 1 000 francos de renta, que provenían de la dote de su madre (Mademoiselle Henriette Gagnon, fallecida en Grenoble hacia 1790, a la que siempre había adorado y echado de menos). En Milán, B... había escrito con lápiz el Amor.


B... desdichado desde todo punto de vista, volvió a París en julio de 1821; pensaba seriamente en terminar con su vida cuando le pareció ver que Madame de C... lo miraba con cierto interés. No quería volver a embarcarse en ese mar tempestuoso; se arrojó por entero en las disputas de los románticos, hizo imprimir Racine y Shakespeare, la Vida de Rossini, los Paseos por Roma, etc. Realizó dos viajes a Italia, viajó un poco por España hasta Barcelona. La campaña de España no permitía ir más lejos.


Mientras se encontraba en Inglaterra (en septiembre de 1826), esa última amante llamada C... lo abandonó; no amaba más que seis meses y lo había amado durante dos años. Se sintió profundamente desgraciado y se volvió a Italia.


En 1829, amó a G... y, el 29 de julio, pasó la noche en su casa para cuidarla. Vio la revolución de 1830 detrás de las columnas del Teatro Francés. Los soldados de la guardia suiza estaban abajo del negocio de sombreros del señor Moizan. En septiembre de 1830, fue nombrado cónsul en Trieste; M. de Metternich que estaba furioso por causa de Roma, Nápoles y Florencia, se negó a dar el exequatur. B... fue nombrado cónsul en Civitavecchia. Pasaba la mitad del año en Roma, perdía el tiempo, literariamente hablando; allí fue donde hizo el Cazador verde y reunió cuentos tales como Vittorio Accoramboni, Beatrix Cenci, etc... 8 ó 10 volúmenes in-folio.


En mayo de 1836, volvió a París gracias a una licencia de M. Thiers que imita las bromas de Napoleón... B... arregló la Vida de Nap... entre el 9 de noviembre de 1836 y junio de 1837...


(No he releído las páginas que preceden, escritas entre el 4 y el 6; el domingo 30 de abril, lluvia abominable, en el Hotel Favart, Plaza de los Italianos en París).


B... hizo su epitafio en 1821.




Qui giace
Arrigo Beyle Milanese,
Visse, scrisse, amò
Se n'andiede di anni...
Nell 18...




Amó a Cimarosa, a Shakespeare, a Mozart, al Correggio. Amó apasionadamente a V... a M... a A... a Ange, a M... a C..., y aunque fuese cualquier cosa antes de ser hermoso, fue muy amado de cuatro o cinco de esas letras iniciales.


Respetó solamente a un hombre : NAPOLEÓN.


Fin de esta nota no releída (a fin de no mentir).


[En el reverso del último folio]
Nota sobre Henry Beyle, para ser leída después de su muerte, no antes.




Traducción de Miguel Ángel Frontán.



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