martes, 19 de enero de 2010

T. S. Eliot: A song for Simeon


A song for Simeon

Lord, the Roman hyacinths are blooming in bowls and
The winter sun creeps by the snow hills;
The stubborn season has made stand.
My life is light, waiting for the death wind,
Like a feather on the back of my hand.
Dust in sunlight and memory in corners
Wait for the wind that chills towards the dead land.
Grant us thy peace.
I have walked many years in this city,

Kept faith and fast, provided for the poor,
Have given and taken honour and ease.
There never went any rejected from my door.
Who shall remember my house, where shall live my children's children
When the time of sorrow is come?
They will take to the goat's path, and the fox's home,
Fleeing from the foreign faces and the foreign swords.
Before the time of cords and scourges and lamentation

Grant us thy peace.
Before the stations of the mountain of desolation,
Before the certain hour of maternal sorrow,
Now at this birth season of decease,
Let the Infant, the still unspeaking and unspoken Word,
Grant Israel's consolation
To one who has eighty years and no tomorrow.

According to thy word.
They shall praise Thee and suffer in every generation
With glory and derision,
Light upon light, mounting the saints' stair.
Not for me the martyrdom, the ecstasy of thought and prayer,
Not for me the ultimate vision.
Grant me thy peace.
(And a sword shall pierce thy heart,
Thine also).

I am tired with my own life and the lives of those after me,
I am dying in my own death and the deaths of those after me.
Let thy servant depart,
Having seen thy salvation.

Thomas Stearn Eliot

Cántico de Simeón

Oh Señor, los jacintos romanos florean en los tiestos
Y el sol de invierno asoma por los nevados montes;
La estación obstinada ceja en su porfía
Mi vida vana espera el viento de la muerte
Como pluma en el dorso de la mano.
En soleados rincones, la memoria del polvo
Espera el viento helado que sopla hacia el desierto.

Concédenos tu paz.
He caminado mucho entre estos muros,
He observado el ayuno y la fe, he velado por los pobres,
He dado y recibido honores, bienestar...
Nadie fue nunca echado de mi puerta.
¿Quién va a acordarse de mi casa? ¿Dónde vivirán
Los hijos de mis hijos cuando llegue la hora del dolor?
Tomarán el sendero de la cabra, la cueva de la zorra,
Para ponerse a salvo de extraños rostros y de extrañas armas.

Antes del día de la soga, del azote y el gemido,
Concédenos tu paz.
Antes de la hora del monte desolado,
Antes de la hora del materno dolor,
En esta hora del nacimiento y de la muerte,
Deja que sea el Niño, el Verbo no dicho aunque sobrentendido,
Quien dé el consuelo de Israel
A éste que tiene ochenta años y ningún mañana.

Conforme a tu promesa,
Ha de penar quien te honre en cada generación,
Con gloria y con escarnio, luz tras luz,
Ascendiendo la escala de los santos.
No para mí el martirio, el éxtasis de la meditación y la plegaria,
Ni la postrer visión.
Concédeme tu paz.
(Y una espada ha de herir tu corazón,
También el tuyo.)

Estoy cansado de mi propia vida y de la de quienes han de vivir.
Yo muero de mi propia muerte y de la de quienes han de morir.
Haz que al partir tu siervo
Vea tu salvación.

Versión de José Luis Rivas.

Cantique pour Siméon

Seigneur, les jacinthes fleurissent dans les coupes
Et le soleil d’hiver chemine par les monts de neige ;
La saison têtue se confirme.
Ma vie attend, légère, le vent de mort
Comme un duvet sur le dos de la main.
La poussière au soleil, la mémoire aux recoins
Attendent le vent glacé qui balaiera la terre morte.

Accorde-nous Ta paix.
Voici bien des années que je marche dans cette ville,
Respectant ma foi et la Loi et pourvoyant à l’indigent,
Donnant et recevant honneur et bien-être.
Nul ne s’en est allé repoussé de mon seuil.
Qui gardera mémoire de ma maison, où vivront les fils de mes fils
Quand le temps d’affliction sera venu ?
Ils prendront le sentier des chèvres, se terreront au gîte des renards,
Fuyant les faces étrangères comme les glaives étrangers.

Avant le temps
Des liens et des fouets et des lamentations,
Accorde-nous Ta paix.
Avant les stations sur la montagne de désolation,
Avant l’heure assignée au chagrin maternel,
En ce temps que voici de naissance et de mort,
Que le petit Enfant,
Le verbe qui ne parle encore et n’est parlé
Accorde la consolation d’Israël
À un homme de quatre-vingts ans et qui n’a pas de lendemain.

Selon Ta parole
Ils Te loueront et souffriront dans chaque génération
Avec gloire et dérision,
Lumière sur lumière, gravissant l’escalier des saints.
Le martyre n’est pas pour moi, ni la pensée et la prière dans l’extase,
La vision suprême n’est pas pour moi.
Accorde-moi Ta paix.
(Un glaive, à Toi aussi, te percera le cœur.)
Je suis las de la vie et de la vie de ceux qui viendront après moi,
Je me meurs de ma mort et de la mort de ceux qui viendront après moi.
Laisse partir Ton serviteur,
Car mes yeux ont vu Ton salut.

Versión de Solange Lemaître.

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