jueves, 26 de julio de 2012

John-Antoine Nau: Lily Dale




LILY DALE

And the moon shines bright
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On the grave of poor Lily Dale
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O Lily ! sweet Lily !....

(Chanson américaine.)
Lily, fûtes-vous une barmaid poétique
Dans un vieux bar de l'Est, bleu de fumée,
Où l'ivrognerie était douce et romantique,
Où des loups de mer et des gamins pâles vous aimaient?

Eûtes-vous un chignon blond, comme poudré d'or,
Des yeux d'un bleu de coboea
Ou de matin printanier de l'extrême Nord ? —
Sous le grèbe de brume argentée du boa
Votre col fut-il une aurore sur la neige?

Versiez-vous avec de gentils manèges,
(Le petit doigt envolé comme une colombe,
Une lueur filtrant sous vos paupières longues,
La taille coquettement penchée),
Les gins corrosifs et les torrides whiskies,
Laves que votre geste magique épanchait
Plus fraîches que les sources des Alleghanies,
Glacialement bleues, si haut cachées
En de mystérieuses coupes de granit ?

« Dignement » tendre avec tous, étiez-vous plus tendre
Pour un craintif Jack ou Jim aux yeux suppliants
Qui vous rêva fée des bois roses de Novembre
Ou des lacs de lunaire opale miroitante —
— Et mourut de vous et vous fit mourir,
Haineux de la vraie femme pour tous enivrante ?

Sous les sombres pacaniers qui se mirent
Dans l'eau vitreuse des bayous margés de huttes,
Lily, étiez vous la négrillonne du Sud,
D'un noir luisant, presque doré de tant reluire,
Soleil noir avec un soleil blanc pour sourire ?
Etiez-vous la petite proie traquée, forcée
Par de vieux chasseurs blancs obscènes et velus,
L'animal favori cajolé, puis battu,
L'excitante poupée bientôt brisée
Qu'on enfouit un soir, pauvre chose fluette,
Près d'un marais de jade où chantaient les rainettes
Sous la lune qui grimaçait ?

N'auriez-vous été, ô Lily, ombre plaintive
Qu'un sujet de chromo insane,
L'atroce « fiancée » consomptive et poncive
Du « contrebandier » ou du « jeune clergyman » ?

Non, l'air qui vous pleure est trop sauvagement triste,
Trop sincèrement naïves sont les paroles ;
Et que votre joue fût noire, florale ou bise,
Pour moi vous aurez été âcrement exquise
Et je sens que votre âme, dans les brises molles,
S'envola quand vous mourûtes, comme s'envole
L'encens de l'iris des Prairies vers les étoiles.

JOHN-ANTOINE NAU es el autor de una pequeña obra maestra: el inolvidable relato LOS TRES AMORES DE BENIGNO REYES, publicado por Ediciones De La Mirándola.




LILY DALE

And the moon shines bright
……………………………………………
On the grave of poor Lily Dale
……………………………………………
O Lily ! sweet Lily !....

(Canción estadounidense.)

¿Fuiste, Lily, una barmaid poética
En un viejo bar del Este, azul de humo,
Donde la borrachera era dulce y romántica,
Donde te amaban lobos de mar y muchachitos pálidos?

¿Tuviste un rodete rubio, como salpicado de oro,
Ojos de un azul de cobea
O de mañana primaveral del extremo Norte?
Bajo las plumas de bruma plateada de la boa,
¿Fue tu cuello una aurora sobre la nieve?

¿Vertías con graciosos ademanes
(El meñique alzando el vuelo como una paloma,
Un fulgor que se colaba por entre tus largos párpados,
El talle coquetamente inclinado)
Las ginebras corrosivas y los tórridos whiskies,
Lavas que tu gesto mágico derramaba
Más frescas que las fuentes de los montes de Allegheny,
Glacialmente azules, ocultos tan arriba
En misteriosas copas de granito?

“Dignamente” tierna con todos, ¿eras más tierna
Con un medroso Jack o Jim de ojos suplicantes
Que en sus sueños te hizo hada de los bosques rosados de Noviembre
O de los lagos de lunar ópalo espejeante —
—Y se murió de ti y te hizo morir,
Odiando a la verdadera mujer que a todos embriagaba?

Bajo las oscuras pacanas que se reflejan
En el agua vidriosa  de los bayous bordeados de chozas,
¿Eras, Lily, la negrita del Sur,
De un negro lustroso, casi dorado de tanto brillar,
Sol negro con un sol blanco por sonrisa?
¿Eras la pequeña presa acorralada, forzada
Por viejos cazadores blancos obscenos y velludos,
El animal favorito mimado y más tarde aporreado,
La excitante muñeca pronto rota
Que una tarde se entierra, pobre y endeble cosa,
Junto a un pantano de jade donde cantaban las ranitas
Bajo la luna que muequeaba?

¿Habrás sido tan sólo, oh Lily, sombra quejumbrosa,
Un tema de litografía demencial,
La “novia” atroz, tísica y tópica,
Del “contrabandista” o del “joven pastor anglicano”?

…No, la melodía que te llora es tan salvajemente triste,
Tan sinceramente ingenua es la letra…
¿Qué importa que tu mejilla fuese negra, floral o morena?
Para mí tú habrás sido ásperamente exquisita,
Y siento que tu alma se fue, cuando moriste,
Volando en la tenue brisa, como se va volando
Hacia el cielo el incienso del lirio de las Praderas.

Traducción para Literatura & Traducciones de Carlos Cámara.